Selon le dernier bilan du ministère de l’intérieur marocain au moins 2 012 personnes ont péri dans le puissant séisme qui a frappé le centre du pays dans la nuit de vendredi à samedi.
Plus de la moitié des décès ont été recensés dans la province d’Al-Haouz, épicentre du séisme, dont fait partie le village de Moulay Ibrahim. Dans cette région du Haut Atlas, c’est une véritable hécatombe. Endeuillés, et privés de toit, les survivants manquent de vivres et de soins médicaux.
Dans le minuscule dispensaire de ce douar -niché dans une zone montagneuse enclavée à plus d’une heure de la cité touristique de Marrakech-, Lahcen est assis dans un coin, mutique, la tête baissée et le corps comme recroquevillé par la douleur. “J’ai tout perdu”, souffle ce quadragénaire d’une voix à peine audible.
Ce samedi après-midi, les secours n’avaient toujours pas extrait les corps de sa femme et son fils ensevelis sous les décombres de sa maison rasée par le séisme. Les corps sans vie de ses trois filles ont en revanche pu être retirés.
“Je n’y peux rien maintenant, je veux juste m’éloigner du monde, faire mon deuil”, confie Lahcen, qui se trouvait à l’extérieur de la maison quand le séisme a frappé dans la nuit de vendredi à samedi.
Un autre habitant raconte la détresse de ces villageois : “toutes les personnes présentes ici aujourd’hui ont perdu quelqu’un, quelqu’un est mort dans chaque famille. Nous sommes dans une situation de crise. Nous demandons au roi Mohamed VI d’intervenir et de nous envoyer de l’aide, car nous vivons une situation traumatisante. Les gens n’ont pas d’électricité, ils n’ont rien à manger ni à boire, même pas du pain, rien”.
Malgré la douleur, les villageois réunissent leurs forces pour creuser des tombes sur une colline, et enterrer leurs morts. Les secouristes poursuivent les recherches, à l’aide d’engins de chantier, dans l’espoir de retrouver des survivants ou d’éventuels corps parmi les décombres de maisons effondrées.
Un deuil national de trois jours a été décrété. Le cabinet royal marocain, a annoncé que les forces armées vont déployer des équipes de secours afin d’acheminer de l’eau potable, des denrées alimentaires, des tentes et des couvertures dans les régions affectées par le séisme.
Il s’agit du tremblement de terre le plus meurtrier au Maroc depuis celui qui a frappé Agadir en 1960, faisant au moins 12 000 morts.