Ses photos sont à foison sur la toile. À l’occasion de chaque Magal de Touba, Ngoye Fall, épouse du ministre-conseiller Askia Touré, marque les esprits. Des bijoux en or à coup de millions, des tenues chics et glamour, rien n’est de trop pour la charmante dame pour montrer la puissance financière de son mari. Et les images de l’événement sont partagés à une vitesse lumière sur internet.
Cette année, Ngoye Fall s’est attachée les services du photographe Moustapha Ndiaye pour immortaliser l’événement religieux. Quelques jours plus tard, elle a porté plainte contre ce dernier sous prétexte que le mis en cause a publié ses photos à son insu et proféré des menaces à son encontre. Ce que ce dernier a contesté depuis l’enquête préliminaire. D’ailleurs, il a été remis en liberté après son défèrement au parquet.
Comparaissant hier, à l’audience des flagrants délits de Dakar, le prévenu a avoué avoir divulgué les photos. Mais, il a précisé avoir reçu l’autorisation de la partie civile, laquelle a brillé par son absence.
« Ngoye Fall m’a engagé lors du Magal de Touba. J’ai fait 72 heures chez elle. Elle m’avait proposé 1000 francs pour chaque photo. Après ma prestation, elle m’a donné 50.000 francs. Elle m’avait promis de régler le reliquat une fois à Dakar. Aussi, elle m’avait demandé de publier les plus belles images sur ma page Instagram. Elle n’engage jamais un photographe qui n’est pas actif sur les réseaux sociaux », a-t-il confié.
Par ailleurs, Moustapha Ndiaye a reconnu avoir envoyé des audios à la dame pour lui exiger de s’acquitter du prix des 800 photos prises lors du Magal. C’est dans ces circonstances, affirme-t-il, qu’il a tenu des propos discourtois à l’égard de la partie civile. « Je lui ai dit que s’il ne me paye pas l’argent le servira à ses soins médicaux », admet-il.
Me Aboubacry Barro a estimé que la dignité et l’honorabilité de la partie civile ont été mises à rude épreuve. Car elle a été traitée de personne malveillante par le prévenu. Toutefois, la robe noire a contesté la relation contractuelle entre les parties. A l’en croire le prévenu est un photographe ambulant. La partie civile ne l’a jamais appelé pour solliciter ses services.
L’avocat a ainsi demandé au tribunal de déclarer le prévenu coupable et d’allouer 20 millions francs à sa cliente. La déléguée du procureur n’est pas du même avis. Selon elle, l’existence de la relation contractuelle entre les parties est bel et bien établie. Et une autorisation tacite de publier les photos peut être retenue. Puisque que les images de la partie civile sont virales sur internet.
Sur ce, la parquetière a requis la relaxe du prévenu. Le conseil de celui-ci a formulé la même demande. Au terme de l’audience, le juge a relaxé le prévenu et débouté la partie civile de sa demande en réparation, rapporte Rewmi.