Vingt-quatre heures après la publication d’une déclaration cosignée avec son successeur, Abdoulaye Wade, l’ancien président Abdou Diouf a effectué une nouvelle sortie ce mardi. Dans un communiqué portant uniquement sa signature, le successeur de Léopold Senghor, constatant «avec regret et tristesse que la lettre publiée avec (sa) signature et celle du Président Abdoulaye Wade suscite beaucoup d’incompréhensions », précise sa pensée.
Alors que dans le texte conjoint, il semble valider le report de la présidentielle au 15 décembre, décidé par l’Assemblée nationale, Abdou Diouf rétropédale dans son communiqué. Il dit : «Le Conseil constitutionnel que j’ai créé en 1992 reste le garant ultime de nos institutions et de notre démocratie. C’est à lui et lui tout seul de dire le droit et de prendre les décisions qui s’imposent à tous concernant le calendrier électoral et le respect de la durée du mandat présidentiel.»
Si l’on en croit Le Témoin, Abdou Diouf a fait cette sortie pour rattraper un manque de vigilance au moment de valider la déclaration conjointe. Le journal rapporte que tout est parti de la volonté de l’ancien chef de l’État, inquiet de la situation du pays, de s’entretenir avec le Président Macky Sall. C’était la semaine dernière, souligne la source.
Diouf tente à plusieurs reprises de rentrer en contact avec l’actuel occupant du Palais. «Sans succès, puisque non seulement ce dernier n’a pas pris ses appels, mais encore n’a pas daigné le rappeler, renseigne Le Témoin. Ce n’est que lundi dans la matinée que la présidence sénégalaise- et non le Président Macky Sall en personne- a appelé Abdou Diouf pour lui proposer de cosigner un texte avec son successeur, Abdoulaye Wade, appelant au dialogue, à la retenue, au respect de la Constitution, etc.»
Le journal poursuit : «Diouf donne son accord. » Quelques heures plus tard, son ancien conseiller à l’OIF Hamidou Sall, passé au service du Président Macky Sall, lui envoie un texte qu’Abdou Diouf, du fait du grand âge et de la confiance qu’il accorde à Hamidou Sall, signe les yeux fermés, sans même le montrer à son entourage. Grossière erreur !»
Le quotidien d’information ajoute : «En effet, il ne s’était même pas rendu compte qu’on l’y engageait à valider en quelque sorte la date du 15 décembre prochain décidée par l’alliance Benno Bokk Yakaar-PDS. » Ce n’est que lorsque ses enfants, affolés par la bronca et bombardés de tweets, textos et coups de fil les interrogeant sur la position de leur père, l’ont interpellé que le Président Abdou Diouf s’est rendu compte de la gravité de ce qu’il avait signé en toute bonne foi. D’où sa décision de publier le communiqué rectificatif d’hier.»